Faire une différence
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Il y a 46 ans, je chaussais les patins pour la première fois. Ma mère ne connaissait rien au hockey, mon père jouait un peu, à l’occasion dans une ligue de garage de l’époque.
Je me rappelle que je regardais chaque match à la télé jusqu’à ce que mon père me dise d’aller me coucher. Inutile de vous dire que j’étais pas heureux. Malheureusement, à cette époque la négociation avec mes parents n’existait pas vraiment. Je tripais Hockey et J’étais impressionné par le Canadien. Je capotais vraiment! Je connaissait tous les joueurs. Je collectionnais les cartes de hockey, les photos glacées dans le journal Dimanche matin, et je ramassais tout ce que je pouvais trouver de Hockey. Chaque fois que je pouvais sortir dehors, je jouais au hockey. Printemps, été, automne et hiver!
Rien ne pouvait m’arrêter!
J’avais tellement hâte que la saison reprenne! Ma mère m’amenait à l’aréna en taxi, car elle ne conduisait pas. Chaque fois, j’avais mal au cœur de nervosité. Mais j’adorais! Je me rappelle encore de l’odeur dans l’arena.
J’ignore quel système de refroidissement ils utilisaient mais l’odeur qui s’en dégageait me faisait tripper! J’arrivais à l’aréna tout habillé en joueur de hockey avec mes patins sur mes épaules! Donc, ma préparation mental débutait à la maison. C’est ma mère qui m’habillait., elle était vraiment hot! Une vrai « hockey mom »! Mais je ne me rappel pas l’avoir vue fraterniser avec les parents. C’était elle et moi. Et après, ma pratique ou mon match elle me payait mon petit hot-dog ketchup! Quand j’y repense aujourd’hui, c’était magique!
Mon amour pour le hockey n’as jamais cessé de grandir. C’était mon sport préféré , même si en vieillissant j’ai découvert le baseball. Le baseball est devenu mon sport d’été. J’ai adoré le baseball, mais le hockey c’était mon sport favoris.
J’ai évolué dans l’élite pas mal toute ma vie. Car jeune, je suis devenu rapidement un athlète. J’adorais faire du sport! N’importe quoi. Je devais bouger! Tous les jours, tout le temps!
Mais j’ai eu la chance d’avoir deux bonnes sources d’inspiration. De vrais exemples! Pas Guy Lafleur, pas Wayne Gretzky, eux ils étaient mes idoles. C’etais comme un objectif à atteindre mais que je savais impossible.
Mais j’avais deux cousins sportifs, plus vieux que moi! De vrais gentlemans. Un jouait au hockey dans la LHJMQ, et l’autre jouait au baseball et évoluait dans la LBJMQ.
Quand j’allais chez mon cousin Toto, c’était pour jouer au hockey. Il était gardien de but. Je tripais tellement! Il m’habillait en gardien et son frère et lui me lançaient dessus avec des balles de tennis qui n’avais plus de poils. Chaque fois que je faisais une arrêt ils s’exclamaient comme si c’était l’arrêt du siècle! Je me sentais BiG! Un jour, je suis aller le voir jouer contre les Russes quand il était midget AAA. Les Russes portaient des patins avec des lignes comme des chaussures adidas. Ensuite il as évolué avec les Olympic de hull. Il m’avait donné sa photo de joueur que je gardais précieusement dans mon coffre à crayon! C’était mon inspiration! Il m’a même donné son vieux stock de hockey pour jouer dans la rue! Mes amis étaient tellement impressionnés. Je gardais les buts avec un équipement plus hot que le gardien de mon équipe! Je me prenais pour Toto! J’avais un masque comme personne. Un vrai comme Bernard Parent. Car maintenant, mon cousin Toto avait celui comme Rod Gilbert. Inutile de vous dire que quand j’étais tanné de garder les buts et que je criais « qui veut goaler », tout le monde courait vers moi pour prendre ma place. Je me couchais sur le ventre et 2 secondes plus tard mes pads étaient enlevés!
Tous les jours de ma saison de hockey, Toto était mon inspiration! Je le dessinais, je mangeais ce qu’il mangeait , j’essayais même de marcher comme lui! Et s’il me donnait des vêtements, ça y était, je les portais toute la semaine!
Une fois l’été arrivé, je troquais mon bâton de hockey pour ma mite de baseball! Tous mes amis partaient à leur chalet, alors mes parents m’avaient inscrit au baseball pour pas que je m’ennuie. Mais le dimanche j’allais chez ma tante. Mon autre tante. Celle où j’avais mon super cousin joueur de baseball! Deo était lanceur! Deo, c’est le nom qui était écrit dans sa casquette avec l’autre surnom que ses chums lui donnaient... « Spaceman ».
Comme le lanceur des Expos Bill Lee.
Deo, était mon inspiration du baseball! Chaque fois que j’allais chez lui, je souhaitais qu’il y soit. Quand sa mère me disait qu’il n’y était pas, j’avais presque envie de pleurer. Une chance que ma cousine était là pour me tenir compagnie. Mais dès qu’il arrivait c’était terminé ! Je tombais en mode attente. Attente de croiser son regard. Il me disait toujours un super salut de sportif. Un beau sourire et un high five en disant « salut mon Stef! ». Mon visage s’illuminait! Et en suite, j’attendais LE SUPER moment! Je restais silencieux ,sans rien dire, le temps qu’il salue tout le monde avec sa super gentillesse de gentleman. Il prenait le temps de parler un peu avec tout le monde et tout d’un coup... « hey mon Stef, viens-tu te pitcher ? »
Yeeeaaah! De mon grand sourire dans mon visage rouge timide, je lui faisais un signe de la tête. Il sortait son gant de Pro avec sa balle et on sortait dehors dans la rue.
Lancer la balle semblait tellement facile. On dirait qu’il avait un ressort dans le bras. Il me lançait tout doucement un balle courbe, une balle tombante... je capotais! Du haut de mes 10ans, j’étais tellement impressionné. Il c’est mis à me montrer à lancer des balles à effets.
À chaque fois je retournais chez moi, j’étais des heures à chaque jour à lancer des balles sur le mure à pratiquer ce qu’il m’avait enseigné. Un jour, son père nous a amené, mon père et moi, voir un de ses matchs. C’est lui qui était au monticule. WoW! Il portait l’uniforme des Orioles de Baltimore! C’était les Orioles d’Ahuntsic de la LBJMQ. Quand le receveur attrapait la balle ça faisait un de ses bruits! Pow! Je la voyais à peine passer. J’étais tellement fière de lui tellement fière d’être son cousin. À sa sortie, il m’a donné sa casquette! C’était inscrit Deo, « spaceman »!
Bref, Il m’a tellement inspiré! Je me suis retiré du baseball à ma dernière saison Junior AAA. Sans lui, je n’aurais jamais atteint ce niveau, car j’allais pratiquer chaque jour avec lui... dans ma tête! Tout ça pour vous dire qu’aujourd’hui j’ai ma propre « école » de hockey. J’ai la chance d’entraîner tout près de 500 jeunes athlètes par été et du haut de mes 49ans j’espère pouvoir les inspirer d’une manière ou d’une autre. J’espère transmettre ma passion pour le sport au même titre que Toto et Deo ont su le faire pour moi en prenant le temps. Alors je prend le temps, et désire sincèrement faire une différence.
Merci Toto et merci Deo!
Coach Goyette